Coups de cœur romans mars 2021

EUROPE CENTRALE – ANNEES TRENTE. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le Continent sombre dans la guerre, les danseurs sont séparés, et Maria disparaît. Pour venger sa soeur tant aimée, Sylvin ira jusqu’à se glisser dans la peau d’une femme.
Et c’est ainsi travesti qu’il s’engage dans la Résistance pour lutter contre les nazis. HAMBOURG – 2017. Lukas, jeune homme à l’identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin dansait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l’Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite, aussi, la violence et l’intolérance.
Jusqu’à ce que Lukas commette l’irréparable pour protéger Iva… A près d’un siècle de distance, Marie Charrel retrace le destin d’artistes épris de liberté, rattrapés par la folie du monde. Mais prêts à se battre jusqu’au bout pour défendre qui ils sont.
“Un roman virevoltant ou l’on suit l’itinéraire de deux couples de danseurs dans une Europe en proie à des bouleversements. Une petite merveille ou s’entremêlent art et soif de liberté !”

Olivier Bourdeaut
Sur le podium, Elizabeth est la plus jolie des mini-miss, mais cette victoire ne suffit pas et sa mère fera tout pour la voir gagner une nouvelle couronne. Elle n’est plus qu’une ravissante poupée au service de l’ambition maternelle. Les concours se succèdent et sa rancoeur envers ses parents ne fait que grandir. Elizabeth comprend vite que maîtriser son corps c’est maîtriser son destin, alors elle le met au service de sa vengeance, le transforme, le déforme.
Elle ne sera plus jamais la Petite Princesse de quiconque. De cette confession d’une jeune femme révoltée, dont on a volé l’enfance, naît un roman bouleversant sur la dictature de la beauté. Intelligente, dotée d’une autodérision et d’une volonté incroyables, Elizabeth fait partie de ces héroïnes borderline que l’on n’oublie pas.
“O. Bourdeaut a plus d’une corde à son arc et se réinvente dans ce roman acerbe et sidérant qui nous tient en haleine de la première à la dernière page, et ou l’on pénètre dans les pensées d’une mini miss qui devenu adulte a soif de revanche ! Magistral !”

Jean-Baptiste Andréa
C’est une histoire d’orphelin et d’amour. Celle d’un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend.
Mais qui, et pourquoi ?
Alors qu’il a seize ans, ses parents et sa soeur disparaissent dans un accident d’avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n’y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés.
Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu’à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n’est alors que rêves de fugues.
Jean-Baptiste Andrea a un talent fabuleux pour parler de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous. Ses héros ont l’âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève magistralement sa trilogie autour de l’enfance.
“J.B Andréa conte avec authenticité et innocence l’enfance abimée de ce jeune orphelin dont il arrive à en tirer des notes d’espoir et de lumière ! Un beau et touchant roman !”

Frédéric Perrot
Il descendit doucement l’escalier et découvrit Jeanne dans la cuisine, avec un bol fumant au bout des ongles. La table du petit-déjeuner était dressée exactement comme à l’accoutumée : les cuillères, les verres, la tartine de pain grillé, le couteau, le beurre, les carrés de chocolat, tout était parfaitement à sa place. Mais malgré l’évident talent du faussaire, cette toile ne faisait pas illusion. Tel un commissaire-priseur qui, d’un simple coup d’oeil, déclare qu’un tableau est une pâle copie, il vit tout de suite le coup de pinceau grossier que lui proposait cette matinée. Jeanne ne lui avait pas dit un mot quand il était entré dans la pièce, et chacun des traits de son visage était empreint d’une obscure colère. Si cela ne l’aida pas à définir précisément ce qui allait advenir, il comprit ce que Jeanne était en train de faire, il la connaissait trop bien : elle préparait le ring, elle soignait sa mise en scène.
“Un premier roman rythmé que l’on lit d’une traite porté par un scénario haletant et d’une grande efficacité !”

Stéphane Coste
Quand on a fait, comme le dit Seyoum avec cynisme, « de l’espoir son fonds de commerce », qu’on est devenu l’un des plus gros passeurs de la côte libyenne, et qu’on a le cerveau dévoré par le khat et l’alcool, est-on encore capable d’humanité ?
C’est toute la question qui se pose lorsque arrive un énième convoi rempli de candidats désespérés à la traversée. Avec ce convoi particulier remonte soudain tout son passé : sa famille détruite par la dictature en Érythrée, l’embrigadement forcé dans le camp de Sawa, les scènes de torture, la fuite, l’emprisonnement, son amour perdu…
À travers les destins croisés de ces migrants et de leur bourreau, Stéphanie Coste dresse une grande fresque de l’histoire d’un continent meurtri. Son écriture d’une force inouïe, taillée à la serpe, dans un rythme haletant nous entraîne au plus profond de la folie des hommes.
“Une lecture en apnée dont on ne sort pas indemne pour cet excellent premier roman tendu et impitoyable !”